CÔTE D’IVOIRE / POLITIQUE : Guillaume SORO pourrait ne pas démissionner, en février

Alassane OUATTARA et Guillaume K. SORO au Palais présidentiel d’Abidjan

Alassane Ouattara, a annoncé, il y a quelques jours, à l’occasion de la cérémonie d’échanges de vœux avec la presse, la démission de Guillaume SORO – en février. « Tout est déjà réglé », avait révélé le Président ivoirien. Et même si le Chef de l’Assemblée nationale n’a pas réagi (officiellement), tout porte à croire que GKS n’est pas prêt à démissionner. Pas en février.

@moustaphaMaiga

Rien n’a filtré du tête-à-tête, de la dernière chance, du 24 janvier dernier. Et alors que les observateurs de la politique ivoirienne croyaient que tout avait été réglé entre Ouattara et Soro, un autre scenario se joue au bord de la lagune Ébrié. Malgré son absence au premier Congrès ordinaire du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les 25 et 26 janvier passés, Guillaume SORO n’a toujours pas déposé le tabouret.

Se sont-ils vraiment compris ? Du moins, ont-ils le même agenda ? Une fin de non-recevoir pour les émissaires d’Alassane Ouattara. D’abord Blaise Compaoré (ancien président du Burkina Faso), ensuite Brahima Téné Ouattara dit « Photocopie » (ministre des Affaires présidentielles) et, enfin, Gilbert Kafana Koné (ministre en charge des Relations avec les institutions) n’auraient pas réussi à faire signer Guillaume Kigbafori Soro.  Le député de Ferkéssedougou, évoquant le principe de séparation des pouvoirs (entre l’exécutif et le parlementaire) entend démissionner, s’il le souhaitait, lors d’une session parlementaire, conformément à la constitution. La prochaine, ordinaire, est prévue pour avril 2019.

Cette posture de l’ex chef des Forces Nouvelles (FN, rébellion ivoirienne) arrive dans un contexte frappé par une rupture entre les deux grands leaders du RHDP, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Guillaume Soro, estimant ne pas vouloir prendre position entre ces héritiers d’Houphouët Boigny, est pressenti pour être candidat aux élections présidentielles de 2020.

En attendant cela, le Chef du parlement réunit toutes les chances de son côté avant la mise en place d’une coalition de partis (PDCI, FPI et autres), face au RHDP d’Alassane Ouattara. Pressions par ici, tractations par-là. Les députés du RHDP vont-ils – et peuvent-ils – enclencher la procédure de destitution du Président du parlement ? Ce serait une première dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, et dans la troisième république. Un dilemme alors que les cartes du landerneau politique ivoirien se rabattent peu à peu. Nul ne se saurait donc dire ce qui va se passer pour (et avec) Guillaume SORO en février. Le 28 est encore loin.

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